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1 an de tour de monde, 2 sacs à dos, 9 destinations et plein d'envies... Nous serons heureux de partager avec vous nos joies, nos doutes et nos découvertes tout au long de ce périple...et aussi d'avoir de vos nouvelles!

vendredi 13 avril 2012

Les ancètres

Voici la répartition des tribus indiennes sur le territoire américain. Nous sommes actuellement entre les Zunis et les Navajos.
Indien au sud de la terre d'Amérique, mes ancètres sont experts en tressage de paniers et sont végétariens, hormis quelques petits rongeurs chassés dans les terres arides. Ils cultivent surtout le maïs, que les espagnols rapportent ensuite en Europe. Les espagnols quant à eux, introduisent le cheval: cela change la vie de mes ancètres, qui se déplaçaient uniquement à pieds.
C'est encore bien désertique...

Nous avons choisi de visiter le site de Chaco: des ruines indiennes de 900 ans.
Notre diligence!
Pause miam miam dans ce beau parc.
Ils vivent dans les plaines et montagnes américaines où seul le bruit du vent vient déranger le silence sidéral. Au dessus de leurs têtes, les grands oiseaux aux ailes noirs et blanches flottent dans le vent, sans le moindre battement d'aile.
Le haut des plateaux permettent d'observer l'horizon mais aussi de communiquer avec les autres par signaux de fumée ou par sifflage dans les gros coquillages.
Comment mes ancètres avaient des coquillages au milieu des terres désertiques? Mon peuple n'est pas hermétique, il a pour coutume de se retrouver avec les autres tribus pour échanger nourriture, savoir faire, chants, produits faits main.
Voici Chaco, un lieu construit par les indiens pour pouvoir stocker, échanger entre toutes les tribus.
Cette grande pièce en cercle est une kiva: fermée normalement par un toit plat, on y faisait toutes les cérémonies, danses et prières traditionnelles.
Malin! On le remarque à peine...
La mousse est violette dans ce désert!!
C'est ainsi que mes ancètres évoluent vers la poterie et cela leur simplifie grandement la vie!
Ils deviennent experts en agriculture et font désormais de l'élevage. Ils travaillent la terre selon le calendrier lunaire, ils connaissent toutes les étoiles et font de l'astronomie.
Chaque fois que l'on cultive ou l'on chasse, on fait des prières. Chasser et manger une bête est vu comme transformer l'énergie animale en énergie humaine.
Des murs très épais: la base pour garder la fraicheur lors des torrides étés.
L'art natif.
Heu Mathieu, tu as un gros caillou à ta droite qui te regarde...
Ma peau continue sa mutation en lézard sous ce climat ultra sec. Un peu comme ce caillou.
Mes ancètres construisent des lieux d'échange commercial et culturel pour que tous les peuples puissent se retrouver sur la même place. Ces lieux disposent de nombreuses petites pièces sous le niveau de la terre et à peine ventilées: parfaites pour conserver le maïs séché et autres nourritures lors des longs et rudes hivers.
On voit les poutres en bois qui permettaient d'avoir plusieurs étages.
Pour avoir une vue d'ensemble, on grimpe entre les rochers...
A leurs débuts en poterie, les indiens imitaient la forme des courges (séchées, elles servaient de pot).
Puis, l'art aidant, la poterie est devenue plus sophistiquée.
Ces lieux disposent aussi de kivas: cette pièce circulaire se trouve aussi sous le niveau de la terre et chaque clan en a une. On y entre par le toit grace à une échelle. Mes ancètres y font du feu pour se réchauffer mais aussi pour toutes les cérémonies, prières et danses traditionnelles.
La kiva sert aussi d'école pour les enfants: les anciens leur transmettent le savoir de la tribu par le biais des contes et chants.
Voici le toit d'une kiva. On y entre par le dessus, à l'aide d'une échelle (on voit les 2 bras en bois de l'échelle dépasser d'un trou).
Allez hop, je descends dans ma kiva. Il y fait bien frais!

La kiva avec le toit enlevé. On y faisait du feu dans le carré au centre. Pour ne pas s'asphixier: un conduit d'aération à gauche. Pour que l'air du conduit ne fasse pas trop de fumée en contact avec le feu: une pierre verticale entre le conduit et le feu pour casser le vent entrant.
Notre corps n'est qu'une enveloppe pour notre âme, un cadeau donné par la terre lors de notre arrivée dans ce monde. L'homme est mis au même niveau que les animaux et les plantes: tous appartiennent à la terre.
La mort n'est pas une tragédie, c'est une continuité: notre âme s'en va alors sur une autre planète (car la terre n'est pas la seule habitée dans le cosmos) ou elle se réincarne sur cette terre ou encore elle reste dans le village pour veiller sur la descendance.
Lorsqu'on meurt, on ne fait pas de crémation, on enroule le corps dans un linge puis une fois qu'il touche la terre, plus personne n'a le droit de le toucher: il retourne d'où il est venu.
Sous ce gros caillou: Mesa Verde. Un autre site indien.
Au fond de cette cavité, une température fraiche constante, tel un frigo.
Ce village millénaire est très bien conservé mais interdiction de toucher la moindre pierre, sous peine de tout voir s'effondrer.
Et les indiens faisaient tout ça à pieds!
Mon peuple est pacifiste. La sécheresse venue, mes ancètres ont quitté ces lieux d'échanges construits depuis 100 ans sans un regret ni sentiment d'abandon. Les indiens sont comme les nuages, ils suivent leur chemin et vont là où ils doivent être. Ces lieux ne sont jamais considérés comme abandonnés dans la culture de ma tribu car ils sont cités dans les chants, les contes... De plus, l'âme de certains y est toujours présente.
Tu veux en savoir plus? Une piste: http://fr.wikipedia.org/wiki/Anasazis
Le plafond d'une des nombreuses pièces. Les peintures rouges représentent le calendrier lunaire. 
Les indiens avaient les échelles pour y accéder, mais pas de baskets: des tongs en yucca séché.
Avez vous de bons yeux? Des maisons ont été construites dans la roche, à droite.
Lucie y Mathieu

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